samedi 30 janvier 2010

Faut toutes les buter !

Pour distraire mes potes qui sont encore dans le trou.

Paul Monopol

Paul Monopol, chef de gang, caïd redoutable et redouté organise un formidable casse, le braquage de l’Histoire, et on suivra ses péripéties tant criminelles qu’amoureuses avec la délectation que procure une belle langue de la rue avec une histoire de voyou, d’amitiés viriles, de tortores, de brêmes, de cuisse et de mystère.


François Brigneau, en 1948


S’il ne s’agissait pas de publier ce texte, François Brigneau n’aurait jamais eu sa place dans le catalogue des Editions Baleine. Sa biographie commence violemment : Engagé dans la Milice le 6 juin 44 , il n’a jamais -depuis- renoncé à ses engagements de jeunesse… L'extrême-droite la plus radicale.

Il publiera ensuite des livres de souvenirs ou de reportages (Gallimard, Albin Michel).

Grand reporter, chroniqueur judiciaire et sportif, polémiste, éditeur d’extrême-droite, il fut éditorialiste et rédacteur en chef de Minute. Il se décrit lui-même aujourd’hui comme un « exilé de l’intérieur »... Condamné à plusieurs reprises pour ses propos provocateurs et antisémites, il vit aujourd'hui à Saint-Cloud, fâché avec beaucoup de monde.

Il ne semble pas avoir renoncé à ses abominables convictions.


Mais il s’agit d’un texte, et quel texte !

Repéré par Antoine Blondin avant le Grisbi, d’abord publié en 1948 aux éditions Froissard sous le titre Paul Monopol, puis réimprimé en Faut toutes les buter ! en 1952, ce « roman d’atmosphère » est écrit à la manière -et à la gloire de l’argot d’après-guerre, dans la droite ligne de Blondin, Le Breton, ou Simonin.

L’auteur recevra le Grand Prix de Littérature policière en 1954, pour La Beauté qui meurt.

En librairie le 25 février 2010